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Humeur ! C'est pas moi, c'est l'autre

Dans un entretien paru dans la presse locale et que l’on qualifiera, a minima, de convenu, le Sénateur de Saint-Martin Louis-Constant Fleming nous offre son analyse de la situation dans laquelle, tant sur le plan économique que social ou politique, se trouve Saint-Martin. Pas avare de contrevérités historiques, celui que l’on surnomma «La Vision» en 2007 nous distille quelques «évidences» qui, outre qu’elles soient irrespectueuses pour ceux qui ont, un temps, partagé sa route, démontrent à ceux qui en doutaient encore que le «père de la collectivité» pourrait souffrir d’un petit problème de cécité !

Malgré un score qu’il considéra, à juste titre, comme indigne de son nom aux dernières élections territoriales mais qui sanctionna tant sa méthode que ses résultats, Louis-Constant Fleming est toujours debout et reste présent (cela est son droit le plus strict) dans son rôle d’observateur privilégié de la vie économique et politique de Saint-Martin.

Louis-Constant Fleming, pour qui j’ai le plus grand respect, le ferait-il sans tomber d’une part dans le « bis repetita placent » et d’autre part dans l’oubli caractérisé de ce qui fut le résultat de ses décisions et non des coups du sort, qu’il serait plus crédible aux yeux de ceux qui attendent de lui la hauteur et la dignité que supposent les propos d’un sénateur de la République.

Si, à titre personnel, je peux comprendre l’émotion de LCF à l’évocation de son invalidation en 2008 (évènement dont il est véritablement le seul à se soucier en 2013), dois-je préciser que la « faute technique » dont il parle fut le non-respect de la stricte présentation des comptes de campagne de la liste UP dont il était la tête. Alors que nombre de ses colistiers et amis n’avaient de cesse de l’alerter sur le sérieux de la question, LCF ne s’était que très partiellement plié à cette obligation. Aussi, si je compatis lorsqu’il écrit «…je n'accepterai jamais la sanction que j'ai reçue lorsque mon mandat de président de la COM a été invalidé en 2008, c'est une sanction démesurée … », je ne peux rester sans frémir devant les motifs qu’il évoque dans cette affaire. Le candidat Fleming savait mieux que quiconque les risques qu’il encourait en balayant d’un revers de main les appels à la rigueur de ceux qui l’entouraient.

Dans un autre chapitre de l’interview, LCF lâche Gumbs dans l’arène en affirmant que « ...dès que Frantz Gumbs a été nommé pour me remplacer, ma légitimité au conseil territorial a été contestée, j'ai été écarté des décisions ». Par où commencer ? Primo Frantz Gumbs n’a pas été nommé mais bel et bien élu Pt du Conseil Territorial grâce au vote majoritaire de l’UP. Dire que Frantz Gumbs était le candidat voulu et imposé par LCF aux autres membres du groupe est un doux euphémisme tant ce dernier mit de l’énergie à convaincre les « candidats naturels» Ogoundélé, Gibbs ou Jeffry d’aller jouer dans leur bac à sable. A ce titre on ne peut qu’être surpris par les propos du Sénateur concernant Gumbs dont on peut par ailleurs saluer le dévouement.

Quant à sa prétendue légitimité au conseil territorial dont il aurait été écarté des décisions, de quoi nous parle véritablement le Sénateur ? Non seulement, il oublie que, es-qualité, il n’a pas à être consulté par le Conseil Territorial mais aussi que tout ce que proposait la majorité entre son invalidation et la fin de la mandature 2007-2012 passait par les fourches caudines de son « cabinet » et qu’il a bénéficié d’un traitement de faveur de Frantz Gumbs qui accepta qu’il siège autour de la table du Conseil Territorial ce qui est unique dans la République. Comme désaveu, on connait plus violent ! Frantz Gumbs, l’érudit sans fortune, avait une vraie fidélité pour LCF au point que certains le comparaient à sa marionnette. Il est fâcheux que Fleming ne s’en souvienne plus.

Cerise sur le gâteau de l’interview du Sénateur Fleming : ses raisonnements sur la contribution « souhaitée » des métropolitains ou bien encore la supposée réticence de la COM à faire appel à de la main d’œuvre venant d’ailleurs « parce qu'on en fait une question de couleur, on n'accepte pas que des métropolitains puissent venir apporter leurs compétences ». Alors là, les bras m’en tombent car si quelqu’un ne s’est jamais véritablement empressé de faire appel à cette « main d’œuvre là », c’est bien Louis-Constant Fleming.

De plus, je ne sais pas pour vous, mais je suis particulièrement irrité par cette appellation générique de « métros » qui sous-entend que les blancs (c’est bien de cela dont il s’agit) formeraient une communauté à compétence, opinion, mode vie etc. identiques et par nature différents de ceux des Saint-Martinois-dits-de-souche. Un peu réducteur non ?

Enfin, que dire sur ses affirmations sur la fiscalité et son attractivité ? En 2007, LCF nouvellement élu à la tête de la Collectivité avait TOUS les droits et TOUS les pouvoirs. Bénéficiant même des votes de l’opposition pour être notre premier Président, il avait devant lui un véritable boulevard lui permettant de graver dans le marbre des dispositions fiscales dont nous pourrions tirer profit aujourd’hui. Au lieu de cela, il ne nous a servi que quelques aménagements « clientélistes » des impôts relatifs au foncier et au patrimoine ainsi qu’une liste interminable d’amendements du code des impôts français. Résultat, la question de la grande réforme fiscale reste, en 2013, d’une actualité brûlante et comme beaucoup, je me désole, d’une part du manque de courage de la majorité et d’autre part, de l’absence de solutions alternatives que devrait proposer l’opposition.

En 2013, on peut faire de la politique en reconnaissant ses erreurs et en évitant de rejeter sur « l’autre » les raisons de ses propres errements. Nous n’attendons pas de nos élus la perfection que nos ancêtres exigeaient de leurs souverains. Seuls ceux qui agissent se trompent parfois. Le reconnaitre ne les condamne pas… bien au contraire.

Tag(s) : #fleming, #gumbs
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