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Ne dites pas à ma mère que je suis un élu de Saint-Martin...

Et voilà, c’est fait ! Les aléas de la vie politique conjugués à l’incompétence arrogante de certains de nos élus nous ont offerts 6 Présidents de COM depuis 2007 : Fleming, Ogoundélé (Intérim), Gumbs, Gibbs (Intérim), Gumbs et Richardson. Le ou la prochain(e) président(e) de la Collectivité portera à 7 le nombre de chefs suprêmes soit exactement autant que de Présidents Français sous la 5ième République. En fait presque autant, car il faut rajouter l’intérim d’Alain Poher (alors Président du Sénat) à la suite de la mort de Georges Pompidou en Avril 1974. Sinon, si, si recomptez bien ils sont 7 : De Gaulle, Pompidou, Giscard d’Estaing, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande.

Allo ! T’es une COM et t’as pas de président !!! Non, mais allo quoi !!!

Nous voilà dans une drôle de situation ! Même si, comme nous le disait René-Jean Duret (Conseiller Territorial de la Majorité RRR), ce ne sont pas les politiques qui font l’ossature de la force publique mais les équipes de fonctionnaires territoriaux, on est tout de même en droit de nourrir les plus vives inquiétudes sur le devenir immédiat et à plus moyen terme de notre pas-si-jeune-que-ça collectivité. L’ancien président, dont les proches disent qu’il était autocrate, a-t-il laissé une feuille de route à Aline HANSON et le reste de ses amis pour qu’ils puissent mener à bien la suite de la «gouvernance» de la Collectivité ? Il est probable que non ! Si on fut tenté de ricaner aux arguments de HANSON (rapportés par un de ses collègues) qui ne souhaiterait pas succéder à RICHARDSON au prétexte qu’elle «ne veut pas aller en prison », il est plus que probable que ce soit elle qui soit la candidate du 3R pour l’élection pour la Présidence du Conseil Territorial.

Prise de tête pour une…prise de tête ?

Il n’en demeure pas moins que c’est un peu la prise de tête du côté de la majorité. Les amis de Guillaume ARNELL ont-ils plaidé sa cause devant l’ex président ? Son effacement (provisoire ?) est-il synonyme de blanc-seing pour le Sénat où bien HANSON tentera-t-elle de cumuler les deux «jobs» comme s’y préparait son prédécesseur ?

L’amour est dans le près ! Le tout près !

C’est ce dont ont discuté les 3 leaders lors d’une petite réunion organisée en catimini ce Vendredi 12 Avril. Au programme, point de codes nucléaires ou d’état des lieux des dossiers

en cours mais plutôt le jeu du «pousse-toi de là que je m’y mette» auxquels nous sommes malheureusement habitués. HANSON, sautant sur le petit rabiot de 3 mois dans la condamnation de RICHARDSON aurait clairement annoncé son choix de se présenter au Sénat, laissant ainsi à ARNELL, qui n’en demandait pas tant, la voie libre pour la présidence

de la Collectivité qu’aucun membre de la majorité n’osera lui refuser. On murmure aussi qu'à l'occasion de cette réunion, le "triumvirat" aurait évoqué la possibilité de confier à RICHARDSON la Direction de Cabinet... vous savez, ce poste à pourvoir depuis 2007. A ce sujet, il faut lire l'excellent papier d'Igor Rembotte sur www.sxminfo.com.

A noter la probable montée en puissance de la méritante Jeanne VANTERPOOL à l’Office de Tourisme !

Un drôle de Conseil Territorial !

Comme soulagé des tas de poussières qu’il n’aura plus à planquer sous le tapis, Alain RICHARDSON arborait, Jeudi dernier, un sourire radieux et affichait une décontraction dont il est peu coutumier ; invitant même le député Gibbs à le tutoyer lors des débats. Persuadé que la condamnation du Conseil d’Etat ne lui barrerait pas la route vers le Sénat, notre désormais ex-président m’a paru comme léger… certainement à l’idée de laisser aux autres le soin de se dépatouiller avec les dossiers fumants qui symbolisent la vie politique locale depuis bien longtemps. Mais voilà, le Sénat n’ayant pas vocation à rester le réceptacle des élus d’outre-mer défaillants, les membres du Conseil d’Etat ont rajouté un petit 3 mois à la condamnation de RICHARDSON, le privant ainsi de toute candidature à une élection avant 2017 sauf à des cas très exceptionnels qu’il est inutile de détailler ici.

Curieux conseil territorial à plus d’un titre un effet puisque nous avons eu droit au discours de J. CHARVILLE élu dissident du groupe de Daniel GIBBS. M. CHARVILLE veut mettre tout le monde autour de la table et invite chacun à faire fi des querelles, voire des inimitiés, pour travailler pour le bien de Saint-Martin. Dans un speech certes très bien écrit, il oublie cependant que la politique c’est d’abord la défense de ses idées devant le peuple à qui l’on demande, de temps en temps, de trancher. Monsieur CHARVILLE néglige que si chacun veut le bien de Saint-Martin, les politiques ont le droit et le devoir de s’opposer sur les moyens d’atteindre un tel objectif. Indépendamment des vraies inquiétudes quant aux piètres quatre prochaines années que nous allons vivre, se rappelle-t-il que RICHARDSON et son équipe ont été élus sur un programme et que nous attendons tous ici, amis ou adversaires, que ce programme soit mis en place ; et que, ce faisant, nous pourrons l’applaudir ou le condamner. En un mot M. CHARVILLE, faire de la politique, c’est d’abord avoir des idées et des convictions. En avez-vous ?

Curieux en effet ce Conseil Territorial où, dans son introduction, RICHARDSON a salué la présence de Georges GUMBS es-qualité Président du Conseil Economique Social et Culturel (CESC). Le problème c’est que la mandature du CESC est terminée depuis Décembre dernier et que, depuis, cette institution nage dans le vide juridique le plus total. Son renouvellement aurait dû être initié dès le début du quatrième trimestre 2012 avec notamment l’enregistrement des associations socioprofessionnelles et culturelles appelées y à siéger. Donc (spécificité locale de plus ?) il n’y pas de CESC à Saint-Martin pas plus qu'il n'y a de Président de CESC. Un mot sur le discours de Daniel GIBBS. Condamné à la rhétorique, notre député fait du RICHARDSON du temps où il était leader de l’opposition et l’on mesure l’étroitesse de sa marge de manœuvre dans un système électoral comme le nôtre. On se souvient des «j’ai mal à mon île» de RICHARDSON lorsqu’il s’opposait aux orientations de FLEMING. GIBBS, lui, est dans le concept en nous gratifiant d’une improbable «vérité sonnante et trébuchante» et en persistant à croire que c’est «avec du miel qu’on attire les abeilles». Outre que ça n’ait fait réagir personne (ce qui en dit long sur l’avenir de la filière apicole à Saint-Martin) on appréciera néanmoins les tentatives répétées de notre jeune parlementaire de faire des mots ; même si l’effet produit n’est pas toujours celui escompté.

Pour finir, et pour me plier au jeu des citations, je voudrais vous offrir ce mot de Georges CLEMENCEAU (qui avant d’être un porte-avion, fut l’éditeur qui accepta de publier le J’accuse de Zola dans l’Aurore et fut aussi président du Conseil à deux reprises) :

«La démocratie, c'est le pouvoir pour les poux de manger les lions.»

Alors, ça gratte ?

Tag(s) : #richardson, #hanson, #arnell, #fuentes, #collectivité, #sénat
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